Cet ouvrage rend compte de nombreuses expériences de transformation des systèmes éducatifs. Il permet de comprendre pourquoi tant de réformes pédagogiques se sont soldées par des échecs et met en valeur les expériences positives.
L’école est-elle réformable ? Dans de multiples pays, on constate en tout cas que les réformes appelant à une transformation du travail pédagogique des enseignants sont difficiles à mettre en oeuvre. Cette difficulté s’explique entre autres par la structure cellulaire des systèmes éducatifs et la situation d’isolement de chaque enseignant au sein de sa classe. La faiblesse de la ligne hiérarchique dans les systèmes éducatifs et les incertitudes liées aux choix pédagogiques aident également à comprendre pourquoi chaque enseignant dans sa classe bénéficie d’une autonomie importante et peut ignorer ou contourner un certain nombre d’injonctions formulées par les autorités éducatives.
La complexité de la question réside fondamentalement dans ce paradoxe : le changement pédagogique doit s’appuyer sur les pratiques enseignantes, mais le système a peu de prises sur celles-ci. C’est à partir d’un tel constat que cet ouvrage tente de construire une synthèse de notre compréhension des processus de changement des pratiques enseignantes.
La première partie de l’ouvrage propose au lecteur trois entrées théoriques pour analyser les systèmes éducatifs et les conceptions du changement que ces modèles théoriques révèlent. La deuxième partie de l’ouvrage s’intéresse à trois tentatives de changement adossées à des évolutions des modes de gouvernance : la décentralisation des systèmes éducatifs, la mise en concurrence des écoles et les politiques de reddition de comptes. La dernière partie met en évidence deux évolutions majeures, potentiellement contradictoires, de la manière de penser et d’impulser le changement des pratiques éducatives.