Cet ouvrage a pour objet la légitimité des réformes pédagogiques à travers une situation d’échec d’une politique de lutte contre le redoublement.
La démonstration de l’inefficacité pédagogique relative du redoublement pour remédier aux difficultés scolaires durant la scolarité obligatoire n’est plus à faire. Depuis une quinzaine d’années, des politiques de lutte contre le redoublement, fondées notamment sur un tel constat, sont entreprises en France, au Canada, en Suisse ou encore en Belgique.
Cet ouvrage se penche sur les résistances suscitées par ces politiques. Il présente, à partir de la réforme du premier cycle de l’enseignement secondaire belge francophone, un cas emblématique de décalage entre intentions et réalisations en matière de lutte contre le redoublement. L’échec relatif de cette réforme donne à voir l’attachement des enseignants au redoublement. On pense souvent que cet attachement procède d’une réaction conservatrice ou irrationnelle. Non affirme l’auteur, ses raisons sont à trouver dans les conditions de mise en oeuvre de la politique.
Au plus près des réalités de terrain, il détaille et cherche à comprendreles processus, les scènes et les acteurs de légitimation et de délégitimation qui interviennent au coeur des controverses sur la réforme. Ce faisant, l’enquête souligne la nécessité d’encastrer l’analyse d’une politique volontariste, dans une analyse du contexte et des institutions qui la porte et qu’elle vise à transformer.
Au final, ce livresouligne l’importance de construire les conditions de plausibilité du changement en éducation lesquelles passent par une compréhension pragmatique de la réalité que vivent les acteurs de terrain et une prise en compte des obstacles institutionnels à l’action publique.